Politique / Sida Act Up Cape Town, 1995

Comme je l’ai décrit dans "Act Up, une histoire", cette conférence internationale de personnes séropositives, le Global Network of People with Aids, fut ma première occasion d’aller en Afrique du Sud. Pendant plusieurs jours, en mars 95, des séropos venus des 4 coins du monde se sont rencontrés (as they always do) pour parler, prendre le soleil, et se payer des vacances sur le dos de l’activisme. Quand on travaille beaucoup comme à Act Up, c’est presque naturel car ça n’arrive pas souvent. Quand on appartient à une association australienne qui ne fout rien de l’année, c’est déjà plus chocant.

Cette conférence a été pour moi le turnng point du relapse. Pour la première fois, des militants associatifs gays admettaient et affirmaient publiquement qu’ils n’utilisaient plus la capote. Leur argument : "on en fait déjà assez comme ça pendant la journée (genre, parler et s’occuper des séropos), le soir quand on rentre chez nous, on peut faire ce que l’on veut". J’étais écoeuré.

J’ai eu donc un gros éclic à Cape Town. On était juste en train de découvrir les trithérapies que les plus engagés des gays revendiquaient déjà le relapse, le fait d’abandonner la capote. On en était pas encore au bareback, juste le mouvent précédent, celui qui jette les bases théoriques.

Toutes les photos des beaux mecs australiens ici sont un peu le reflet de ce qui se passait. Des beaux mecs gays, engagés, sexy, qui sont décomplexés par leurs choix de prévention. A côté de ça, la délégation d’Act Up-Paris était plutôt dans l’othodoxie : Eric Fleutelot, Christophe Martet, X qui ne veut pas que je le mentionne, Marc Nectar (bon lui a reconnu ne pas être safe mais bon), Juliette Chemillier.

Il y avait encore une bonne ambiance entre nous. Moi j’étais toujours effondré par ma séparation avec mon boyfriend George, mais bon.

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