Ce fut peut-être un des meilleurs débats sur le sida de ma "carrière".

Apprendre le même jour que le mec qu’on aime, c’est fini, se retrouver à marcher dans les rues pour une manif contre le sida vraiment réussie, avec le maire de la ville qui est là, et pas juste pour 2 minutes et la photo, arriver dans une salle remplie de bénévoles associatifs de la ville qui ont préparé de la soupe (il faisait froid !), des petites pizzas, des trucs à manger, à boire...

Rencontrer "Fille de Pau" qui me suit depuis des années et qui est venue exprès pour me voir et m’offrir une bouteille d’Armagnac, rencontrer ces gays de mon âge qui comprennent ce que je dis en 2 secondes, voir tous ces jeunes dans une salle de 50 ou 100 personnes, je ne sais plus, alors que le seul truc que j’ai envie de dire, c’est que je suis désormais seul....

Voir qu’il y a une telle amitié dans ce Collectif Sida 33 que le début de la conférence a été lancé par 5 bonnes minutes d’applaudissements pour remercier telle ou telle personne, et les jeunes du flash mob, et celui-là ou celle-là, c’est comme si j’arrivais dans une vraie coalition municipale où toutes les affections sont mises ensemble, et tous les réseaux d’aide de la ville se parlent.

J’étais triste, mais j’ai rarement vu ça ailleurs.

Bordeaux a de la chance.