Porno Best of Colt, 3&4

Bon, je le dis là une bonne fois pour toutes, mais ce qui est fascinant avec ces films, c’est qu’il aura fallu que ça sorte en DVD pour qu’on les découvre vraiment. Les films de Colt étaient trouvables (et encore) en cassettes VHS, mais elles coûtaient une fortune !

Cadinot a eu pendant longtemps l’exclusivité de ces vidéos en France et le prix était vraiment éxagéré, dans les années 80 comme dans les années 90. Il n’y a jamais eu de promo Colt ou de soldes Buckshot, I’m telling you. Donc ces films, quand ils sont sortis, on les a découverts soit au cinéma de la rue du Dragon, à la fin des années 70, ou dans les bordels, mais comme moi j’allais pas trop dans les backrooms, j’ai surtout vu ces films à travers les catalogues Colt qui montraient les modèles et certaines photos de films.

Ma frustration a donc été énorme pendant 20 ans. Et même aujourd’hui, je n’ai pas tous ces DVDs classiques de Colt. Je n’ai pas envie de les pirater et je trouve ridicule de les acheter tous parce qu’il faut bien l’avouer : la pornographie a vraiment évolué et maintenant il y a des films bien plus efficaces en termes de charge érotique. Je me demande vraiment qui achète les DVDs de Colt car, pour satisfaire son excitation, il y a quand même meilleur. Ce qui reste de ces films, c’est l’inspiration. OK, le transfert de support vers le DVD a sûrement fait perdre de la netteté à l’image. Tous les films de colt sont recouverts d’une pellicule qui les rend beaucoup plus anciens que les images qui servent encore de matériel promo. Mais ce filtre de brouillard apporte quelque chose de différent : à chaque capture d’écran, on dirait qu’on a aussi capturé une idée de tableau. Ces images ressemblent à ce qui pourrait être décalqué sur une toile et, bien sûr, cela correspond très bien à l’esprit de Colt.

Une dizaine de scènes dans ce DVD avec plein de moments vintage comme les scènes entre Al Parker et Mike Davis. Tous les deux étaient très connus, ils étaient sans arrêt dans les pages des magazines français comme Off, ce qui a contribué à une meilleure connaissance du look clone en France, par rapport à l’Angleterre où les films et catalogues de Colt étaient introuvables. Je crois fermement que les films de Colt et de Falcon étaient une sorte de media promotionnel pour la vie gay de San Francisco de l’époque. Le truc qu’il faut se demander, c’est : quand on connaît la différence entre le portrait gay de la pornonographie actuelle, est-ce que les films de Colt étaient un reflet fidèle de la vie gay de l’époque ? Je dirais que Colt a toujours été magnifié. Bien sûr, il y avait des mecs aussi baraqués que ça dans la vraie vie, mais ils étaient incroyablement rares. Il n’y avait pas, en Europe, de mec aussi énorme que Gordon Grant. Et même des mecs au look plus banal comme Mike Davis, on n’en voyait pas beaucoup sur les trottoirs du boulevard Saint Germain...

Donc Colt appartient à ce monde fictif de Tom Of Finland. Par exemple, quand vous regardez le petit film « Water Pump », avec Franco Arbruzzi, un énorme bodybuilder italien poilu, c’était impossible de voir ça dans la vraie vie à l’époque. Pareil pour Bruno dans « Lockner’s Key ». Les mecs n’étaient pas baraqués à ce point. Et c’est ce qui rendait Colt si extrême : on regardait ces corps sans le croire vraiment, c’était le mystère du rapprochement entre la science-fiction de l’érotisme. A 10.000 kilomètres de distance, on savait que ces mecs vivaient à San Francisco, qu’on pouvait les rencontrer dans les bars. Par exemple, j’ai souvent raconté que j’ai baisé plusieurs fois avec un clone, photographié par Sarfati dans des derniers numéros de Magazine, qui avait couché avec Bruno aux USA. Il m’avait raconté ce que Bruno aimait faire au lit : à la base, avoir un mec qui jouissait sur ses pecs. Vivre cette réputation, à travers un autre clone, c’est comme si la rumeur se transportait à travers les pays, à une époque où il n’y avait pas de moyen de communication entre les gays de continents difféents.
Dans « Moving Violation », avec Clint Lockner, Mark Rutter et Mike Davis, le gabarit des mecs ne ressemble pas au gabarit des folles de la fin des années 70 (apauvries, mal nourries, peu ou pas de gym). Pour revenir à Gordon Grant ici dans « Flatbed », je ne crois pas lu quelque part à quel point Gordon ressemblait à Jack Palance. Gordon est probablement un mélange génétique intéressant : on dirait un Amérindien d’une réserve qui serait tombé dans une bassine d’hormones males.

Pré-SAFE

Best of Colt is something more than vintage : it’s the way the US porn industry wanted to portrait the booming californian gay scene of the 70’s. So beautiful we all wanted to believe the dream.

Photos

Colt

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