Porno Falcon Pack 13
D’accord : à 49 euros le DVD sans bonus, sans galerie de photos (pourtant Falcon n’en manque pas), le studio se montre un peu avare. Mais ne boudons pas notre plaisir, comme on dit. « Hayride » est un objet à part du porno californien de la fin des années 70. En effet, le film n’a pas été commercialisé depuis plus de vingt ans. C’est un mystère d’ailleurs : « Pleasures in the sun », sa copie française (Videomo) possédait les séquences regroupées ici, sauf « Hayride ».
On se demandait pourquoi, de tous les films Falcon, cet unique mini-film était introuvable. Du coup, l’objet est devenu une obsession pour certains connaisseurs. Inaccessible, il provoquait une curiosité d’autant plus grande qu’un des deux acteurs du film, Bob Bishop, n’est visible que dans un seul autre porno de Jocks, « Ramcharger ». Car voilà, Bob est un homme superbe. Déjà, il y a 30 ans, il préfigurait l’homme d’aujourd’hui. Très rares étaient les acteurs porno qui avaient une plastique aussi moderne. Le « man-boy » de Falcon avait tout pour lui : un corps d’athlète, un visage de surfer, une coupe de cheveux impossiblement clean, un bronzage puissant avec la marque de Speedo juste comme il faut.
Bob avait surtout cette candeur et cette capacité à aimer l’amour qui se voyait dans chaque image. Il est le boy next door ultime mais là, on l’a mis sur la paille. Le film suit un déroulé très basique : un pick-up choisi par une folle minimal & concept se range à l’entrée d’une grange. Il fait beau. Bob et Barry, un clone 150% Tom of Finland finissent par baiser au premier étage, dans le foin. Bob suce bien, on voit que c’est un giver qui n’a pas à se forcer tout en restant racé, Barry encule encore mieux, la lumière est juste so right et Bob jouit, allongé sur le dos, avec un jet de sperme qui atteint 40 cm de hauteur.
Le film est trop court selon les critères actuels, mais il faut se rappeler qu’il obéissait à des critères simples : le porno en était presque à ses débuts, les gays étaient trop excités pour ne pas jouir vite devant deux mecs aussi bandants. Le fait que le film appartienne à l’histoire pré-capote ne fait pas de mal : Falcon est alors le symbole d’une sexualité qui ne présente aucun problème. Et cela se voit dans le reste du DVD qui rassemble quatre autres séquences où les mecs sont tous aussi beaux les uns que les autres.
Du clone moustachu Bruno (les plus beaux pecs poilus de l’époque), on se rappelle qu’il était un homme très populaire à San Francisco. Ce fils d’immigré grecs était connu pour être un homme sympa, abordable dans les bars. Je connais même un mec qui s’est branlé sur son torse. Dans « Everything works ! » le militaire Hawk encule le blond Dave accroché à la barre en métal noir d’une magnifique jeep Toyota verte. Enorme jet de sperme.
Dans « The lifegard », Gordon Grant, sans contexte l’acteur le plus fou du Falcon classique, baise avec deux mecs dans la cabine de secourisme sur la plage. Il se branle d’abord, jouit, puis encule, puis se fait enculer. Enfin, le DVD nous surprend avec un autre mini-film qui ne figurait sur aucune des VHS de l’époque. Il s’agit de Wally dans « The Handyman », un peintre en bâtiment hétéro (s’il se branle tout seul, c’est qu’il n’était pas gay) qui jouit comme un étalon sur le lit. Admirez sa coupe de cheveux et arrêtez tout de suite de vous foutre du gel tous les matins.
Finalement, « Hayride », avec son illustration sonore (disco sur « Bruno & Shane »), ses bagnoles, ses t-shirts blancs basiques, est un voyage dans le temps qui nous rappelle Renaud Camus dans « Notes sur les manières du Temps » (1985) : « J’ai rêvé d’une ville d’amants, et cette utopie était si séduisante que la voir si rudement et si souvent renvoyée à son statut d’illusion me plonge dans la mélancolie ». Il faut avoir été un clone vainqueur, à l’aube des années 80, pour vraiment comprendre à quel point « Hayride » est le testament du sexe solaire. It’s all about being outdoors.