Porno Folsom Flesh
de Brian Mills (Titan Media, 2009)
Cast : Tony Buff, Will Parker Eduardo, Korben, Dean Flynn, Geoffrey Payne, Rick Van Sant, Colin Steele.
Chaque année, Titan célèbre les réjouissances de Folsom (comme on dit) par un DVD thématique et ce dernier tente de surpasser les précédents en inventant de nouveaux jeux pour leurs stars. Parfois ça donne des trucs que je trouve vraiment trop hard pour m’exciter, mais « Folsom Flesh » revient à une idée du SM qui est plus traditionnelle que la charcuterie, ce qui n’est pas mal. Sur 5 scènes (dont une provenant du bonus), 3 sont vraiment excitantes et font de ce film un produit sûr.
Tout d’abord, comme à l’accoutumée, c’est fucking beautiful. Le set est décoré d’une sorte de parachute éclairé de dégradés de vert tournant vers le fluo qui donne énormément de profondeur à l’image. Titan en Bluray, ça doit arracher. Ce n’est pas seulement du sexe bandant, c’est agréable à regarder, et l’érotisme devient plus précis, plus facile à apprécier. L’idée du parachute est loin d’être nouvelle, on en a vu beaucoup dans les clubs et dans les raves, mais ici elle est renouvelée, mise en analyse. Brian Mills a fait ici un très beau film porno gay, qui dit des choses sur notre sexualité sans trop entrer dans le gore. On sait que dans ce segment du marché, il est facile d’aller directement à l’extrême. Titan sublime ce qui se passe à Folsom réellement. Par exemple, il serait naïf de croire que cette immense rassemblement de cuirs du monde entier soit 100% safe – et surtout masculin. J’ai des copains qui y sont allés et qui sont partis effrayés de voir tous ces mecs hypra-butch parler comme des boulangères.
Tout commence par Tony Buff qui traîne Will Parker sur le centre du set et commence à le maltraiter et lui marcher dessus. Tony porte une ligne de salopettes et autres franfrelucheries cuir très stylisme post-punk avec les habituels ourlés en cuir rouge. En face d’eux, un immense set de télé qui montre la scène que nous voyons, sous un autre angle. Les deux finissent par se sucer en se regardant de temps en temps dans la télé. Will Parker est une signature exclusive de Titan depuis peu et je le trouve vraiment impressionnant. C’est un petit mec presque trop joli, bien foutu, peau blanche et gueule pas mal du tout. Il est surtout très bon à tout ce qu’il fait.
Quant à Tony Buff, on sait maintenant que c’est un grand pervers puisqu’on l’a vu dans plusieurs films précédents faire des trucs assez wild, tout en étant très excité. Il a cette bite épaisse, imposante, et c’est un mec qui a une gueule vraiment belle, comme un Libanais américain. Spécialiste des water sports, il est capable de tenir une scène d’une demie heure sans perdre le fil de ce qu’il fait. Parfois, il sourit.
Pendant toute la scène, l’écran télé est comme un troisième acteur, montrant des détails de ce que l’on verrait si on était dans la pièce. Ils jouissent, et Parker se trouve suspendu à un système de cordes, ressorts et harnais qui le soutient mieux qu’un sling. Le sexe qui suit est pratiquement acrobatique, comme dans certains films de Titan sur le cirque. Bel orgasme de Parker.
Dean Flynn et Geoffrey Paine sont vraiment bien ensuite. Dans les bonus de Titan, on sait que Dean est un gay très instruit, intelligent, qui se considère un expert en sexualité. Même si quelqu’un a décidé de raser son corps de trop près (conne, vraiment) il fait toujours quelque chose qui nous rend con slash bête slash idiot devant lui. Ce mec est trop beau. Cette faussette qu’il a sur le menton… Le tatouage du dos de Geoffrey Paine est super laid, mais c’est un bon acteur, belle gueule, viril. Le sexe est simple (pipe, enculade) mais les acteurs portent des sortes de harnais à bretelles noirs et rouges, donc il faut faire abstraction. Il y a aussi un flacon de lube Titan qui traîne sur le sol, à 10 cm de la tête de Georffrey, ce qui est un peu lourdingue comme message publicitaire mais, hey, c’est de bonne guerre. La dernière minute avant les orgasmes est redoutable. Je suis persuadé que les réas de porno savent qu’il faut une minute au moins de climax pour que l’orgasme arrive au bont moment. Du water sports pour laver tout ça.
Enter Eduardo. A partir de ce moment, je suis dans le worship. Je ne sais pas pourquoi il s’est fait cet énorme tatouage tribal sur le bras gauche, je pense vraiment que la force d’Eduardo, c’était de montrer un homme viril universel, sans catégorie trop évidente. Le mec vieillit, il est dans le porno depuis plus de dix ans, et il est, avec ou sans tatouage, toujours cet homme qui dégouline de magnétisme. Ses muscles, ses poils, ses pecs et cette gueule de mec échappé de chez Genet. Je peux pas vous raconter ce qu’ils font, c’es très basique à nouveau (pisse, pipes, enculades), même s’il y a un bonus où tous les deux jouent avec des dildos made in Titan de plus en plus gros. Ce qui est bien dans ce film, c’est qu’il y a de longs plans d’Eduardo en train d’enculer Korben et il y a de quoi. Dean Flynn passe par là et regarde la scène. Eduardo écarte les bras et déplie ses pecs. IL Y A DES PLANS FRONTAUX. Cela faisait longtemps qu’Eduardo n’avait pas fait quelque chose d’aussi intense. Et on le voit jouir en entier, des jambes jusqu’au visage, ce qui est de plus en plus rare de nos jours.
Dernière scène avec un Rick Van Sant qui a l’air d’avoir pris du muscle, ce que ne semblait pas montrer ses photos sur FB et Colin Steele, un grand clone passif que Rick va prendre sur le sling. Dildos, fist, orgasme. Enfin on voit un mec jouir avec l’autre qui lui fait les seins, on sait pas pourquoi, mais ça aussi c’est devenu de plus en plus rare. C’est comme si on avait passé les années 90 à se faire les seins pour qu’on arrête d’y touche en 2009.
SAFE