Porno Le porno et ses chapitres

Donc je n’ai jamais lu de texte intéressant sur le chapitrage des DVDs pornos et pourtant c’est un aspect important de l’introduction d’un film et c’est un sujet aussi essentiel que le génériques de films, avec des conférences, des conventions et des prix d’excellence pour le meilleur générique et tout. Bien que venant d’un blogueur français, c’est comme si on s’intéressait à un sujet bien trop pointu, surtout quand on voit les génériques absolument ringards qu’on a encore dans le cinéma français mais SURTOUT ne pas commencer un texte par une considération bitchy sur la culture française ! Tout le monde se met en colère, les pauvres, ils sont tellement sensibles dans ce métier.

Le chapitrage dans le porno, c’est le truc qui accompagne une érection impatiente. Il y a des studios comme Raging Stallion qui ont compris ça depuis des années : ne pas faire attendre le mec qui veut se branler ! Dès la première seconde des crédits légaux qui sont au début du DVD, on peut tout de suite appuyer sur la touche menu principal pour aller plus vite. Il y a même cette phrase qui apparaît, lettres blanches sur fond noir pour bien faire comprendre : « The special features of this DVD may be accessed at any time by pressing the « menu » button of your player’s console or remote control ». A chaque fois que je vois cette phrase, j’ai un sourire intérieur, mon cerveau dit : « You bet I will ! » ou « Je ne vais pas me gêner merci ! ». Amen to that !. RG est le seul studio à faire ça !

C’est quand même incroyable que Raging soit le seul studio à anticiper cette impatience à se branler, du genre « on ne va pas vous faire attendre une seconde de plus, gros salopards, on sait que vous voulez arriver à la scène 4 tout de suite eheh ! », d’ailleurs la morale de ce texte, je vais la spoiler tout de suite : il n’y a pas un seul studio qui ait la formule magique du chapitrage. Soit il est est très bien fait chez RS mais il manque des bonus et Best Of de Cumshots, soit il manque un autre truc, soit c’est l’inverse. Chez Raging donc, il n’y a jamais de bonus avec des extraits d’éjaculations, ni d’autres bonus qui apportent un angle particulier, à part quelque solos et les interminables images Behind The Scenes des gros coffrets du genre "To The Last Man", c’est étrange. J’imagine que les patrons de ces studios gays sont si proches et si cloisonnés les uns des autres à San Francisco qu’il aiment se convaincre qu’ils ont tous une philosophie différente du chapitrage alors que tout le monde sait ce qu’il faut faire pour que le client soit satisfait.

Il faut faire le tour des grands studios d’abord car c’est logique, ceux sont eux qui ont un système de chapitrage le plus raffiné. Il y a Hot House qui a la fâcheuse habitude de bloquer ses crédits légaux d’ouverture. On ne peut pas aller plus vite, ni passer à autre chose. Donc on est là à attendre en regardant un truc sur le mur, le temps que les pages légales passent les unes après les autres sur l’écran. OK la typo et tout, le logo de Hot House est joli, ils ont même mis le logo du FBI pour faire fantasmer les folles fétichistes et puis ils nous rappellent to « play safe at all times » ce qui est bien. Je crois même que parfois, ils insistent sur la santé en disant "Doctor knows best !".

Dans les productions récentes, il faut se fader ensuite la promo de la VOD du studio mais là on peut accélérer le truc ou aller directement sur le menu. Le grand avantage d’Hot House, ce sont les bonus Cumshot Compilation dans la très grande majorité de leurs DVDs (sauf la série des « Backroom »). En général, ils montrent les orgasmes dans l’ordre d’apparition dans le film, mais parfois ils les mélangent et reviennent sur certains et les mixent pour un faire un interlude avec des passages au ralenti. C’est intéressant car on voit si le réalisateur a envie de s’amuser avec ça ou non. Moi je commence toujours un nouveau DVD par ce bonus pour avoir une idée de ce que je vais trouver dans le film et si je suis impatient, je vais directement vers la scène qui a l’air la plus hot. En fait, je faisais déjà ça avec les maxis de house, je me dirigeais toujours vers le dernier mix de la Face B pour juger s’ils étaient assez imaginatifs dans les remixes. Il y a aussi une Fuck Comilation qui est un mash-up des meilleurs moments de baise, là aussi avec une accélération du rythme, je crois qu’il font ça pour plaire la partie harcore des amateurs de porno qui sont sous Crystal dès le matin (spooky). La Fuck Compilation, c’est un des derniers trucs que je regarde sur un nouveau DVD. Comme un bonus bonus quoi. Je ne regarde jamais les galleries de photos et pratiquement jamais les interviews des acteurs à part ceux que j’aime vraiment vraiment. Bref, pour Hot House, deux très bons *** : la Cumshot Comp et la Fuck Comp, mais l’intro des crédit est vraiment ennuyante.

Titan se démarque. On peut accélérer les crédits officiels, mais il est impossible d’aller directement vers le menu principal comme chez Raging. Il faut donc supporter cette phrase si polie en plein milieu de l’écran : « We appreciate your honesty in not hollowing this Titan feature to be duplicated ». J’adore quand on parle d’honnêteté dans le porno ! C’est presque british comme formulation. Heureusement, ensuite Titan se rattrape. Il y a toujours un bonus Cumshots et god knows si chez Titan ça veut dire quelque chose puisque les films de Joe Cage montrent les éjacs sous trois angles différents et chaque acteur jouit au moins deux fois par film. Il y a aussi les bonus Behind The Scenes qui n’apportent pas grand chose à part la possibilité de faire de belles captures d’écran de scènes insolites et de voir ses acteurs préférés au naturel, ce qui peut être excitant mais DEVASTATEUR pour les autres, c’est pour ça que je ne les regarde jamais (il faudra que j’écrire un truc là-dessus, c’est trop drôle). En général, le chapitrage de Titan est simple. On passe d’une scène à l’autre en respectant le rythme de l’action avec chaque position différente des acteurs. Donc c’est bien fait, on n’a pas à appuyer sur le bouton Fast Forward pour savoir ce qui se passe ensuite.

Chez Colt, ils ne se fatiguent pas beaucoup, ce qui illustre sûrement leurs problèmes financiers. Voilà un studio qui a tellement d’archives qu’il pourrait gaver ses fans de spécial features, comme des objets Colt, des scènes oubliées, des photos rares, des trailers de films introuvables etc. Mais non ! Au moins, on avance vite vers le menu principal en avance rapide. Les bonus présentent souvent un Climax réel avec les orgasmes mais très peu de bonus finalement. Chaque séquence de baise est prédécoupée, ce qui veut dire qu’on accède facilement à ce qui va se passer ensuite. C’est simple mais solide.

Falcon est efficace. On peut faire défiler les infos légales du début, même s’il faut relancer le Fast Forward pour le joli logo du studio et il y a une particularité Falcon qu’on retrouve aussi parfois chez ChiChi Larue dans la présentation de chaque scène. On vous demande où vous voulez aller : soit voir la scène entière, sauter directement à l’intro, soit les blow-jobs, soit le rimming, soit le fucking, soit directement à l’orgasme et chaque acteur est mis en valeur sur son éjac, il suffit d’appuyer sur next. C’est systématique sur tous leurs DVDs, donc ça devient un mécanisme automatique. Le seul truc chiant, c’est qu’il n’y a pas de compilation de cumshots et parfois même pas de bonus du tout à part les bandes annonce des films, ce que je n’appelle pas vraiment un bonus, c’est le strict minimum de la promo quoi. C’est pas la place qui manque sur ces DVDs, surtout pour Falcon car là aussi, il y a 40 ans d’archives avec des trucs dont vous n’avez aucune idée, des petites revues de l’époque, des objets, beaucoup de paraphernalia.

Chez Bel Ami, c’est le même système depuis des années, la même musique pratiquement, c’est pavlovien. Il faut faire avance rapide en entrée pour ne pas rester dibitatif sur leur célèbre annonce : « Beautiful until you get caught » qui s’adresse au kids qui sont jolis tant qu’ils se sont pas mis en prison pour avoir copié des DVDs – avec une vraie grille de prison qui apparaît sur l’écran, ooooops !. On y trouve le même système que chez Falcon (Play chapter – Foreplay – Oral – Anal – Orgasms) et tout est fluide. Mais pour les grands films, il n’y a pas de best of des éjacs, rien en cadeau de bonus à part les trailers. Pour les compilations de style « XL Files » (leurs solos de jeunes avec les plus grosses bites), il y a quand même une compile des comshots assez géniale (22 mecs ou plus à la suite, ça donne le tournis !).

Kristen Bjorn ne fait rien comme les autres. On ne peut pas avancer rapidement sur les mentions légales du début mais le reste est pratique. Il y a un bonus Cumshots (là aussi, ça devient un mini-métrage en lui-même car Bjorn est spécialisé dans les films de 20 acteurs qui jouissent chacun au moins 2 ou 3 fois chacun, faites le calcul) et le chapitrage change à chaque changement de position sexuelle, enfin pas toujours, mais de toute manière, je crois qu’il fait exprès pour glisser des scènes cachées dans ses films comme les architectes créent des immeubles dont le 13ème étage est introuvable. On s’amuse comme on peut.

Nous sommes en Europe et déjà on comprend que les européens n’ont rien pigé du tout au chapitrage. Eh oui, je peux l’affirmer après longue étude. Le pire, c’est Cazzo, ce qui est hallucinant quand on prend en considération la qualité de leurs films à tous les niveaux, cette énormité érotique qu’ils construisent, le côté impatient de leur sexualité. Il faut accélérer tout pour passer les mentions légales, même ce putain de message avec des lettres enormes WANT TO BE A MODEL ? CONTACT US ! qui est si irritant qu’à ce stade on est sur avance rapide plus plus plus. OK, on a pigé depuis le temps ! A chaque fois on se demande si c’est comme ça qu’ils arrivent à avoir les acteurs géniaux dans leurs films ou si c’est juste pour faire chier d’une manière teutonne. Ensuite c’est la page du menu principal qui déconne, des fois on ne sait pas si on appuye sur la touche des scènes ou du film, c’est tellement mal foutu quand c’est si simple de faire simple. Mais c’est quand vous avez enfin choisi la scène que vous voulez regardez que vous réalisez avec effroi qu’il faut TOUT mettre en avance rapide pour voir les mecs enfin, peut-être, se mettre à se sucer et attends non, y’a encore un bout de cette intrigue de merde avec des mecs qui se coursent à travers un île dangereuse ou des connards qui baisent avec leurs costards et il faut attendre la fin de la scène pour qu’ils se retrouvent à poil.

Il n’y a JAMAIS une scène de cul qui soit séparée en 2 ou 3 segments. Tout le monde apprend à chapitrer ses films et ses vidéos, les gosses de 10 ans font des mégahits sur YouTube mais chez Cazzo, c’est tout ou rien : so berlinois ! Moi qui déteste regarder les intrigues des films, Cazzo nous oblige à tout regarder, le pourquoi du comment du scénari le plus débile et il faut vraiment voir se payer Tim Kruger pour avaler toute la merde des préliminaires et parfois quand Tim arrive, vous êtes tellement énervé par ce bourrage de crâne que vous changez de DVD pour vous venger. C’est moi qui décide enfin merde ! La catastrophe ultime, c’est que je ne sais pas si les mecs de Cazzo réalisent qu’on fout en l’air nos lecteurs de DVDs à appuyer comme ça comme des branques sur l’avance rapide (maximale). Pas de bonus Cumshots, rien, à part les trailers des films. Je dis : c’est cheap.

Citébeur ? Ils font pareil que Cazzo. Au moins les crédits légaux du début sont réduits au minimum, on peut sauter très vite l’annonce promo de l’empire Citébeur mais catastrophe : parfois la scène n’est pas découpée comme chez Cazzo et il faut tout avancer en rapide et si on a le malheur d’appuyer par erreur sur la touche chapitre suivant, on déboule dans une autre scène et il faut alors tout refaire, tout recommencer : la scène précédente, avance rapide toute, je nique mon lecteur DVD au passage, larchouma, c’est quand même pas difficile Stéphane de séparer les pipes des enculades et de l’orgasme non ? Et puis, comme Cazzo, l’apparition régulière du logo Citébeur en bas à droite de l’écran dès qu’un moment du cul devient sexy, super la distraction quand on se concentre sur l’action. Pas de compilation d’éjacs dans les bonus, des fois un solo ou deux. Les mecs, avec l’obsession pour le sperme qui est apparue en force chez tout le monde depuis 3 ans, il faut s’adapter. Les acheteurs veulent voir le film en regardant ça d’abord. C’est pas compliqué non ?

JNRC, c’est tout un poème. D’abord avec des mélodies et des animations 100% cheap que j’ai fini par adorer même si souvent on ne peut pas les faire défiler plus vite, mais au moins il n’y a pas souvent les mentions légales au début. Il y a parfois des bonus avec un solo ou deux en cadeau, mais jamais de compilations d’éjacs (vraiment dommage car là encore, JNRC avait l’habitude, dans certains films, de filmer le mec sous 3 ou 4 angles différents !). Mais le chapitrage est nickel, solide, conçu pour l’hypra-répétition, à en user le DVD jusqu’à la peau. On avance pas à pas avec l’excitation du mec qui se branle, on accède rapidement à la suite et JNRC nous cale presque toujours avant que le mec se prépare à jouir donc on peut voir très vite comment jouissent tous les mecs du DVD pour décider celui qu’on veut vraiment ce jour-là. Si vous m’avez suivi, dites oui.

Stéphane Moussu pour Clair Production. Bon, il a toujours une compile des meilleurs films de Moussu en intro avec cette musique affreuse qui vous reste à l’esprit pendant les 3 jours qui suivent, puis les mentions légales que l’on ne peut pas chinter et après c’est comme Citébeur. Impossible de regarder ce qui se passe dans une scène sans le regarder en intégral et franchement il faudra m’expliquer ce qui est si difficile dans le fait de segmenter les choses. Et ne me dites pas que ça coûte plus cher car les DVDs de cul SONT chers et si vous voulez vraiment qu’on arrête de les pirater, ça serait bien de créer des plus produits pour vos films. Ou alors répétez la même politique débile des maisons de disques et on verra où ça vous mènera.

Il y a des mentions légales aussi sur les films de Bodilis. Je lui ai fait un coucou il y a un mois sur FB pour lui dire que j’entamais scrupuleusement les chroniques de tous ses films sur mon site après toutes ces années sans l’avoir vu, il a eu une réaction amusée du genre « Ben je te souhaite bon courage... » ce qui montre qu’il y a des gens qui ont de l’humour dans ce métier, des fois on doute.

Treasure Island Media. Là on peut accélérer sur tout, normal pour le public des tarés sous Crystal qui sont si impatients que c’est étonnant que leur télécommande marche encore. Certains DVDs de Macho Fucker sont bloqués à l’entrée, on ne peut pas avancer le fil des mentions légales, d’autres ne font pas le coup (où est la logique ?) ce qui permet au passage de rigoler intérieurement en lisant leurs recommandations sur la propriété intellectuelle et les droits du studio quand tous les films sont sur le bareback, donc un truc qui a forcément des répercutions morales, sociales et même légales chers amis, mais bon, Paul Morris est le mec, il est le roi de son segment donc on ne peut plus rien dire, c’est comme s’il avait sa propre principauté à SF avec des lois fédérales rien que pour lui.

Donc ça c’est pour les principaux studios gays mais j’ai l’impression que dès que ça devient underground comme Sneek Peek Productions ou tout le porno amateur, ça devient encore pire. Mais peut-être je m’intéresse à des trucs de geek porno très débile. Je ne sais même pas comment ça se passe dans le porno hétéro. De même, je me demande toujours pourquoi dans les DVDs de films ou pire, de séries (7 saisons de n’importe quoi), il y a encore des menus totalement pas uniformisés où on te demande presque le numéro de la carte Vitalle pour caler les sous-titres. Alors si les grosses séries qui cartonnent n’arrivent pas à se mettre d’accord, je ne vois pas pourquoi les studios incestueux de San Francisco y arriveraient. BIEN QUE ! Ne pourrait-on pas normaliser ça au niveau gay avant d’envahir le monde du chapitrage ?

Je vous fais l’analyse rapide, gratos, sans commission d’expert es-porno. Ce qu’on veut tous, c’est simple : un accès direct au menu principal pour sauter les mentions légales, d’un clic. Ensuite une présentation de chaque scène comme chez Falcon comme ça les mecs qui aiment l’oral le trouvent tout de suite et ceux qui aiment bouffer le cul vont direct là où ça leur fait plaisir. Donc une découpe de chaque scène en au moins 5 ou 6 séquences. Un bonus de Cumshots, un bonus de Fuck Compilation si vous êtes vraiment gentils, et surtout, surtout, quand vous commencez à avoir des archives ou des solos qui traînent et que personne n’a vu, mettez-les dans les bonus. Vous n’avez pas idée, mais c’est parfois ce truc caché qui transforme un film en en classique. Enfin moi je dis ça…