Porno Port of Entry

Pour tromper leur ennui, je crois, les grands studios se mettent à revisiter les classiques gays des années 80, comme ici avec « Querelle » de Fassbinder. Je ne sais pas trop quoi en penser. Les studios ont toujours fait ça, dans le porno hétéro aussi.

Et puis c’est plutôt une bonne chose d’essayer par tous les moyens de faire en sorte que ces classiques ne soient pas oubliés. La génération des réalisateurs gays importants aux Etats-unis a l’âge d’avoir connu ces films au moment de leurs sorties. Ils ont été influencés, comme moi, par ces films. D’un autre côté, il y a toujours dans ces hommages un côté corny, un peu ringard, comme s’ils avaient toujours besoin d’écraser l’idée avec un truc très lourd, comme, je sais pas moi, un pan du mur construit par Israël. Je divague. La musique de « Port of Entry », par exemple, est une sorte de marche symphonique un peu trop grandiloquente pour un porno, je trouve. Et puis, on veut faire tellement genre matelot que certains acteurs restent pratiquement habillés pendant leur scène, ce qui est une hérésie quand on a la chance d’avoir Tristan Jaxx. Pas voir ce mec à poil, je dis : remboursez !

Non, j’exagère. C’est un bon film. On ne va pas reprocher aux studios américains de se battre contre la crise du piratage d’Internet avec des superproductions. Comme on est dans un hommage à un grand film du cinéma allemand, on a une qualité d’image, des décors bien foutus, tout en n’étant pas une distraction.

Dès la première scène, avec Logan McCree et David V, « Port of Entry » a toute notre attention. Logan est vraiment partout, avec la sortie d’un autre film de Raging, « The Visitor ». À chaque fois, on dirait qu’il apprend des nouveaux trucs au niveau sexuel, il est à l’aise, et aime, d’une manière presque spirituelle, ce qu’il fait. Pour Logan, le porno est une chose qu’il veut découvrir – et réussir. Je ne sais pas comment il s’en sort, mais Logan est en train de marquer très fortement son époque en étant un gay sexy et mystique à la fois. C’est un Werewolf des forêts, il le dit lui-même. En face de lui, un mec que je n’ai jamais vu, David V, qui n’accroche pas au début. Mais ce film est tellement bien filmé qu’en trois minutes, on n’en revient pas à quel point il est bandant. Je suppose qu’il fallait attendre qu’il se mette à bander…Et ces mecs n’arrêtent pas d’être versatiles tout en changeant de position. Déjà, dès la scène des blow jobs, c’est torride. Ils sont tous les deux très bons en tant que tops, il y a plein de gros plans, les orgasmes sont bien.

La deuxième scène n’est pas aussi bien. Tristan Phonix a beau être une des nouvelles signatures exclusives de Raging, je le ne trouve pas renversant. Je vois bien l’intérêt du clone barbu banal, mais bon. C’est vrai qu’il fait Capitaine Haddock ici, on reste dans le domaine marin. En face de lui, un bottom tout à fait oubliable, Zack Jamison. Jusqu’au moment où il se retourne et encule Tristan. Et là il est bon. Il bouge bien ! Et il jouit bien. Pour moi, ce film commence vraiment avec l’arrivée de Tristan Jaxx. Le fait de le marier pour cette scène avec Pistol Pete, qui a bien choisi son nom, est déjà en soi un attention grabber. J’ai donc été assez sur le cul de voir que Tristan n’allait pas enlever complètement son uniforme de marin (super joli au passage, dans le genre kaki usé). Mais Pistol Pete lui se déshabille et on est en train de réaliser, avec les films récents de Raging, que c’est un acteur qui va monter. Après tout, Tristan Jaxx est un des directeurs du studio maintenant, il peut se choisir les mecs les plus sympas pour ses scènes. Mais voilà. Dans cette scène, on découvre plusieurs choses intéressantes. N°1 : Tristan est tellement un top qu’il ne sait pas vraiment sucer. Il a pourtant le visage le plus masculin de notre époque, une sorte de masse de chair et de muscle qui semble presque sans expression. N°2 : Il bande toujours si fort qu’on dirait que son cerveau est passé dans sa bite. Même ici, dans un film où il est loin de se laisser aller, d’où ce mystère : il a choisi ce mec comme partenaire ou non ? Il devrait être plus excité ! N°3 : c’est quand même incroyable de réussir à montrer l’orgasme de Tristan en le cachant. Le mec est connu pour faire des jets de 2 mètres, avec la régularité d’une pendule. Tony Dimarco nous fait un plan serré, et on rate tout.

Le reste du film est complètement drôle. L’association entre David Taylor, la grande exclu de Raging du moment, avec Bruno Bond était inévitable tellement elle est bancale. D’un côté un bi pas très safe cassant la baraque dans le porno, dans le genre top modèle sous hormones avec des tatoos hystériques. De l’autre, le clone nouveau, version 8792ax – formulaire 804, joli de partout, mais pas complètement convaincant. Objectivement, c’est bien fait, à part que les acteurs ne prennent pas particulièrement leur pied.

Et puis c’est fini. On en revient pas de voir les crédits du film qui défilent. C’est tout ? C’est vraiment le cas typique du film à qui il manque une scène, et même deux. Heureusement, il y a les bonus. Non, pas ceux où on voit David Taylor parler de son amour pour Bertrand Delanoë (non je rigole !), mais le solo d’Ethan Roberts, un inconnu génial. C’est un mec qui ressemble au vrai jock américain de base. Brun, belle bite, super excité. Raging Stallion était un studio qui disait encore il y a 3 ans qu’ils trouvaient les films de solos ennuyeux. Mais ils se sont mis à ajouter des bonus de solos depuis quelques mois, et ils le font bien. Ethan est filmé sous tous les angles, ce mec est craquant, on dirait presque un hétéro. C’est une scène qui vous donne envie de prendre votre temps. Dommage qu’on ne puisse voir son visage quand il jouit. Mais il a une manière de continuer à se branler doucement qui est parfaite. Dans l’autre solo, on voit David Taylor, toujours aussi pouffiasse. À la rigueur, il est plus à sa place ici, en tant qu’image, que lorsqu’il baise avec d’autres. Le plan de l’orgasme est réussi, y’a pas à chier. C’est quand même un mec énorme, musculairement, même s’il était vachement mieux quand il était moins connu et moins gras. Et je me demande pourquoi ils continuent à lui raser les poils. Ils doivent vouloir capitaliser sur son image populaire, je pense . Donc voilà, un film lancé comme une grande production qui se résume à deux bonnes scènes et deux bons solos.

SAFE

Tony DiMarco scores with this « Querelle » obsessed big movie but somehow the flick needs another good scene. Logan McCree and David V are stupendous, as the two bonus solos.

Photos

Raging Stallion

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