Je comprends très bien les gens qui pensent que ces photos de physique ne sont pas très intéressantes. Je pensais ça moi-même il y a longtemps, je savais que ces photos étaient le début de l’image gay, que ça a été un véhicule érotique et qu’il y avait même des beaux modèles. Mais je trouvais ça vieillot, très culturiste, pas très joli esthétiquement.

C’est en rencontrant Jim que j’ai fini par comprendre que cela ne serait à rien de m’échapper d’un aspect historique de cette culture qui était sous mon nez et que je faisais semblant de ne pas voir. Jim m’expliquait et me montrait les zillions de photos qu’il avait et c’est surtout à travers son photographe préféré, Bruce of Los Angeles, que j’ai compris l’extraordinaire versalité de ces photographes des années 60. Dans ce livret de The Male Figure, la revue de Bruce, on a un aperçu des différentes facettes de son talent. Il excellait dans les photos en noir et blanc de studio, avec un contraste très fort, aux photos en couleurs qu’il a été, avec Bob Mizer d’AMG, le premier à réussir, aux portraits de ville (ici des photos de cowboys), au reportage de la vie gay (ici un rassemblent de travestis), ses films (ici en fin de revue) et surtout, ce que je montrerai dans un autre numéro de cette revue, ces incroyables images où l’on voit ses modèles dans la « vraie vie ». Une des dernières pages fait la publicité des radiant tirages en couleur de Bruce et je crois que c’est un des adjectifs qui décrit le mieux son travail, surtout en noir et blanc.
Et à partir de Bruce, j’ai compris que tous les autres et tous ces photographes cachés des années 40,50 et 70 avaient tous un style différent.

Je n’ai pas scanné tout le numéro, ce serait trop long.