de Brian Mills (Titan Media, 2009)

Cast : Dirk Jager, Marco Blaze, Alex Baresi, Chad Manning, Stever Carlisle, CJ Madison, Revel Milan, Coby Mitchell, Max Schulter.

Le bonus « Behind the scenes » est assez révélateur du cru 2009 de Titan. Les acteurs sont trop relax, il y en a même un qui baille - et moi qui pensais ne jamais critiquer un excès de décontraction. En fait, Titan semble avoir un petit problème depuis quelque temps. Les films sont tous aussi beaux les uns que les autres, mais je me demande si c’est du bon matériel pour se branler. Il manque ce Oooomph qui est si présent chez Raging Stallion ou Hot House et pourtant « Double Barrel » bénéficie de la signature de Brian Mills, un type de l’ancienne école que j’adore et qui a montré, depuis plus de dix ans, ce qu’il sait faire.

Mais voilà, justement, c’est un peu trop old school tout ça. Bien sûr, on est chez Titan, donc ça veut dire que chaque acteur jouit au moins deux fois, sous deux angles, ce qui multiplie les opportunités. Mais franchement, il pourrait y avoir plus de sperme (il faudrait interdire à ces acteurs toute activité sexuelle pendant les 24 ou 48 heures précédant le tournage). À part CJ Madison qui s’en sort super bien dans le rayon de la générosité (disons que c’est un geyser humain), les autres sont radins. On accepte ce type de frustration quand il s’agit d’Alex Baresi, cet énorme clone italien qui a une petite bite, qui bande mou même avec un cock ring et qui a souvent l’air de se faire chier dans presque tous ces films. Le mec est tellement beau, de partout, et des poils comme ça, ça s’invente pas. Il a un joker permanent sur sa gueule. Mais pas les autres.
Ce qui est étrange avec ce film, c’est qu’il n’y a pas vraiment de stars. OK Dirk Jager est célèbre et il est exclusif chez Titan, mais quand on l’a vu baiser une fois, c’est pareil les dix fois suivantes. Il est très beau, dans le genre teuton, mais il ne se laisse jamais aller. Max Shulter est toujours aussi beau, c’est un des meilleurs passifs de la terre, mais ce n’est pas non plus un acteur rare. En tout cas, chez Hot House, il prend son pied. Ici, dans la scène ou il se branle avec Jager, il a vraiment du mal à jouir, et l’autre con en face ne l’aide pas beaucoup. C’est un cas typique de flemmardise à l’écran et j’y reviendrai plus tard : c’est quand même incroyable de voir ces super beaux mecs jouir sans l’aide de leurs partenaires : pas de caresses particulières, pas de stimulation des tétons ou des couilles (ou du reste d’ailleurs). Titan a déjà un aspect très sophistiqué dans la manière de filmer : l’éclairage est toujours parfait, tout est incroyablement safe. Dans ce film, les décors en extérieur sont très basiques, mais l’ensemble a du relief, une très belle trame d’image. La maison au milieu des pins est juste décorée comme il faut, dans le genre masculin basique du début des années 2000. Comme toujours chez Titan, le charpitrage est idéal pour avancer vite à une autre scène.
Mais c’est pas parce que c’est safe, joli et bien foutu qu’il faut que ça soit ennuyeux. C’est la question fondamentale de « Double Barrel ». D’habitude, on commence toujours par le bonus « Cumshots » pour voir si le film est excitant. Et ici, c’est assez dingue : le bonus est si mou qu’on a presque pas envie de regarder le reste du film. C’est très mauvais signe. Il n’y a pas vraiment de climax dans ce film, on dirait que c’est un DVD entre deux périodes, un moment de transition. Ou est-ce que « Double Barrel » est le signe de la crise annoncée du porno US ? Le renouvellement récent du deal entre Titan et Joe Cage, qui a signé pour une dizaine de nouveaux films, devrait peut-être arranger la situation. En tout cas, au prix du DVD, celui-ci ne correspond pas à ce qu’on peut appeler un bon achat.

SAFE